Dans la page consacrée à Irkoutsk dans le résumé du voyage vous pouviez lire: « La culture entrera à Irkoutsk par les françaises, pour n’en plus jamais ressortir. La ville est un foyer culturel très important encore aujourd’hui. »

Premier rendez-vous à la Maison Blanche, riche demeure construite par un marchand elle abrite maintenant l’une des plus grandes bibliothèques de Russie, la bibliothèque scientifique de l’université d’état, et l’institut de biologie.  C’est ici que j’ai rendez-vous Le 05 avril avec Tatiana, professeur de français, responsable des relations internationales avec les pays francophones pour l’institut de biologie de Irkoutsk. Elle me présentera la femme remarquable que j’étais venue rencontrer Madame Natalia Granina, chercheur en biologie, membre de l’université d’état de Irkoutsk, responsable de recherche en géologie auprès de la faculté de biologie, gardienne des eaux du lac Baïkal.

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 Nous entrerons dans ce temple dédié au Baïkal, et découvrirons les trésors du lac….

Toutes les sciences naturelles y sont représentées, biologie, hydrologie, géographie, géologie, ethnographie..etc. L’éventail des recherches est très large. Mais la seule source de recherche est le lac Baïkal et tout ce qui peut être lié à sa vie.

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Depuis Sotchi nous le connaissons mieux et depuis que vous avez lu la page Irkoutsk dans le résumé du voyage vous savez que l’on ne peut qu’avoir du respect, pour celui qui nous livre tous les secrets de notre Terre jusqu’au son de son cœur incandescent. Une femme nous parle des efforts réalisés pour la protection du lac depuis 1923. C’est à cette date qu’une station de recherche au bord du lac Baïkal est construite. Elle sera rattachée à l’institut de recherches. Et tous les éminents scientifiques de Russie y prendront une part active. Dès 1930 le professeur Kojov publie des études en écologie sur le lac baïkal et sur son évolution. Il a été le premier défenseur du lac baïkal. Le monitoring écologique est né en 1946, kojov va observer l’évolution du plancton baïkalien. Depuis 60 ans on effectue au même endroit,  3 fois par mois, des prélèvements des eaux du lac Baïkal à des profondeurs différentes jusqu’à 900 m. Tous les ans des expéditions circum baïkaliennes sont organisées et l’on prélève de l’eau sur toute la côte du lac. Le prélèvement de l’eau près du future site du combinat de cellulose a été initié par M. Kojov en 1961 soit 3 ans avant sa construction. Sa fille la professeur KOJOVA, biologiste, hydrologue, elle sera directrice de l’institut de 1971 à 1999, sa petite fille prendra la relève en 2001 voici la dynastie des hydrobiologistes Kojov. 

Maintenant le relais est pris par Natalia qui continue l’œuvre du fondateur.

 Voici quelques découvertes: Bien que Natalia nous confirme que depuis 65 ans d’observations, elle ne peut que conclure que les fluctuations des paramètres de l’eau du lac Baïkal reste dans les limites des changements naturels, il est constaté quelques changements dans l’écosystème pélagique en raison du réchauffement de l’eau, mais aussi en raison de l’impact anthropique. Ce qui est très inquiétant est la prolifération des algues non endémiques.

Elle est fière du Baïkal une question qui reste pendante pour elle, elle nous la livre non sans émotion: Comment garder cette richesse? C’est une affaire qui concerne l’humanité.    Elle le dit mieux que je ne pourrais l’écrire.

 

Cette scientifique émérite est portée par une telle passion du savoir, qu’elle le rend abordable à la néophyte que je suis. Quel bonheur d’entendre parler de science et de   comprendre!  Travailler sur, avec, dans, pour le lac Baïkal est une évidence pour cette scientifique et pour l’ensemble des membres de son équipe.

 1962 c’est la belle période pour les scientifiques toutes catégories. 1980 l’eau du lac est polluée par des déversements industriels, agricoles et autres. Cet institut de recherche va étudier ces pollutions, alerter les autorités, et depuis l’eau du lac est redevenue propre malgré l’usine de cellulose. Des prélèvements sont réalisés très régulièrement sur plusieurs points autour du lac….. Vous aurez d’autres versions de la vague verte. Des spécialistes en toxicologie, en étiologie veillent à la qualité de l’eau. Les  ornithologues vont eux aussi surveiller la fréquentation des oiseaux migrateurs et d’une autre façon prévenir des changements écologiques du lac et par voie de conséquence ceux de notre planète.

Depuis 1991, cet institut et cette université souffrent de la réforme de l’éducation et surtout de la nouvelle académie. L’état n’a plus autant de moyens à consacrer à la recherche. Il a créé une académie répondant aux programmes de recherches d’entreprises peu scrupuleuses de la santé du lac baïkal. L’université et l’institut sont équipés d’équipements scientifiques très sophistiqués, les professeurs chercheurs sont tous hautement qualifiés… alors pourquoi, une académie? Je vous laisse y réfléchir.

 Quelques autres menaces planent sur le lac Baïkal:

  1.  Les mongoles qui déversent du mercure, dans la Sélanga qui se jette dans le lac Baïkal,           
  2.   Les chinois pourraient construire un canal d’eau douce

 L’eau ici est pure, les sources sont nombreuses, les sources sont minérales, en raison de la présence de volcans. Iroutsk se situe sur une faille, il n’est pas rare qu’il y aie des tremblements de terre, des irruptions volcaniques, le mouvement des plaques tectoniques est continue. Il est facile de s’en rendre compte en observant la surface gelée du lac. Les saillants qui ont le même âge que nos alpes, continue de s’élever. Alors que le lac s’affaisse. Leur altitude actuelle est de 1400 m et la profondeur du lac de 1600 m.

 Que peut-on faire?   Si vous êtes concernés par la phrase qui suit alors suivez le lien vers le projet

Préserver le berceau de l’histoire de notre planète pour sauver son avenir……