Kazan (en Tatar: Казан, Qazan, littéralement « chaudron » ; en Russe : Казань) est la capitale de la République du Tatarstan
Notre étape N°3 en Russie
Un programme préparé avec la collaboration de Madame Rosa Goubaidoullina directrice de l’Alliance Française de Kazan. La rencontre officielle au Ministère de l’écologie. La découverte de la ville de Kazan
Plusieurs sources d’eau: le lac Kaban, les fleuves Kazanka et Volga, plusieurs legendes sur le lac Kaban.
Une ancienne légende, raconte qu’autrefois, une tribu venue s’aventurer dans le coin était accompagnée d’un très sage vieillard nommé Cheik Kassim. Cet endroit humide était alors envahi de roseaux, de marais, de . Ses compagnons lui auraient alors demandé : « Pourquoi nous as-tu menés en ce lieu habité par les moustiques et où coule une eau fétide ? » Le vieillard aurait alors étalé son lourd caftan, aurait prié Allah et aurait traîné son vêtement sur le sol. Sur sa trace apparût un lac aux eaux limpides et bienfaisantes. Quelque temps après, cette étendue d’eau aurait été appelée lac du sanglier (kaban en russe) en raison de la présence de nombreuses hordes sauvages de tels animaux vivant aux alentours. Des études étymologiques très sérieuses prétendent au contraire que c’est le nom du lieu, dérivé du turc ancien kab ou koub signifiant « fossé » ou « bassin » — d’où le mot kaban (par extension « lac » ou « rivière ») —, qui aurait été attribué aux cochons sauvages très nombreux à proximité et labourant sans cesse la terre, formant des trous… parfois rempli d’eau!
Des écrits anciens racontent aussi qu’un prince bulgare nommé Qabanbäk aurait, vers le XIIe-XIIIe siècle, fuyant les mongols de la Horde d’Or de Tamerlan, échoué ici et construit sur la berge de ce lac, dont l’eau l’avait guéri de ses blessures, une forteresse avec de magnifiques jardins (des fouilles archéologiques ont effectivement révélé, en 1947, les vestiges d’une ancienne cité bulgare de la fin du XIIIe siècle dont les ruines ont été mises à jour sur une hauteur près du lac du milieu — certaines pièces archéologiques issues de ce site sont visibles au Musée National). Le nom de ce prince serait-il la véritable origine du nom du lieu ? On se rappellera que la princesse Souïoumbiké aimait par ici se promener avec sa suite les mois d’été, autour de la résidence du khan. Une autre légende prétend que dans ce lac aurait été noyé le fabuleux trésor du khan à l’époque du siège de la ville par l’armée d’Ivan le Terrible, et même qu’au moment de la révolution en 1917, de riches kazantsis y auraient noyé des objets de valeur (des sondages dans l’épaisse vase qui tapisse le fond du lac furent même entrepris au XXe siècle… mais sans résultat). Un mythe tatar affirme également que le fameux serpent-dragon Zilant règnerait encore dans ces eaux mystérieuses, calmes et sombres.
Le lac Kaban (озеро Кабан, Qaban) est en réalité un système de trois cavités naturelles noyées d’origine karstique situées sur une terrasse de la Volga (peut-être un vestige de l’ancien lit du fleuve, datant probablement de 25-30.000 ans) qui s’étendent sur près de 10 kilomètres de long, réservoirs qui communiquent entre eux. Il s’agit du lac inférieur (озеро Нижний/Ближний Кабан) d’une surface actuelle de 56 ha (dont une partie est visible sur le panorama ci-dessus), relié par le canal Boulak (Bolaq) à la Kazanka (Qazançu), du lac du milieu (озеро Средний Кабан) le plus important (112 ha), profondeur moyenne 13 mètres — autrefois plus profond mais en grande partie comblé par la vase — dans lequel se jette le cours d’eau du jardin botanique, et du lac supérieur (озеро Вехрний Кабан), le plus petit en superficie (25 ha). Ces bassins ont alimenté en eau les premières tanneries et savonneries de Kazan. Sur ses berges se sont développés des quartiers tatars moitié urbains, moitié agricoles, peuplés de marchands, de mollahs, de tanneurs, de chaudronniers, de bijoutiers, de savants, d’artisans, de paysans… Inutile de préciser que ces lacs ont été gravement pollués par les rejets industriels des premières usines et des combinats soviétiques. A la fin des années 1930, plus de la moitié de l’eau du lac était utilisée pour les besoins de l’industrie locale qui y rejetait tanins et autres poisons, faisant ainsi disparaître l’oxygène nécessaire au plancton régénérateur et la faune aquatique, favorisant l’augmentation de la température de l’eau et le développement d’algues qui finissent par tomber sur le fond et par pourrir en dégageant de l’hydrogène sulfuré à l’odeur nauséabonde et produisant des dépôts acides d’origine bactérienne. La récente prise de conscience de la préservation nécessaire du milieu naturel pour la santé des populations qui y vivent et surtout le fait de pouvoir conserver en pleine zone urbaine un vaste plan d’eau exempt de pollution pour le bien-être et le confort de ses riverains, ont poussé ces dernières années les autorités, alarmées par les études écologiques et les analyses scientifiques, à entamer des traitements biologiques et bactériologiques longue durée afin d’éliminer progressivement une grande partie de cette contamination souvent invisible et de redonner aux eaux du lac sa pureté originelle. D’autant que ses berges sont aujourd’hui en général très agréables à parcourir. L’été, il est parfois possible d’emprunter un bateau pour aller du théâtre Kamal au parc zoologique.
L’ expo « Kazan propre » sera en préparation, de belles rencontres avec des professionnels de l’eau.
Pendant notre séjour à Kazan la fête de la journée internationale de l’eau se tiendra au Kremlin de Kazan.